Banque mondiale : La stratégie du Maroc contre l’inflation fait face à des lacunes



Bien qu’elle ait contribué à réduire l’augmentation des taux de pauvreté, la stratégie du Maroc pour atténuer le fardeau de l’inflation fait face à des lacunes, a reconnu Jesko Hentschel, directeur pays de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte. Dans une interview publiée jeudi par Asharq Business, il a expliqué que la stratégie du Maroc pour atténuer l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat des ménages repose principalement sur le maintien de la stabilité des prix, notamment les prix du gaz, de l’électricité, du blé et du sucre, qui constituent environ 22% du panier de consommation du ménage marocain.

Le responsable a souligné que la croissance du PIB non agricole diminuera légèrement en 2023 compte tenu du ralentissement de l’économie européenne, de la hausse des taux d’intérêt, en plus de l’impact de l’inflation sur la consommation et l’investissement privé. La même source rappelle que le taux d’inflation a atteint 6,6% au cours de l’année écoulée, le niveau le plus élevé enregistré dans le pays depuis trois décennies en raison du coût élevé des denrées alimentaires et du carburant, ce qui a poussé la Banque centrale du Maroc à relever le taux directeur en septembre et décembre à 2,5%.

La Banque mondiale s’attend, pour sa part, à ce que le Maroc contrecarre le ralentissement économique avec une politique monétaire moins accommodante que par le passé. Selon Jesko Hentschel, le pari du Maroc de faire passer la part de l’investissement privé d’un tiers aujourd’hui à deux tiers d’ici 2035 est un «objectif ambitieux, réalisable et nécessaire». Il a ajouté que l’importance d’avoir un secteur privé fort qui stimule la croissance économique apparaît en temps de crise lorsque la situation macroéconomique et les finances publiques exercent une forte pression sur le gouvernement.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *