Les journalistes tunisiens ont organisé, hier, une journée de colère pour dénoncer la situation du secteur qui connaît, depuis une période, une «détérioration» de la liberté d’expression.
Ils ont dit rejeter ce qu’ils qualifient de mainmise sur les médias.
«La liberté d’expression en Tunisie est désormais menacée dans tous les espaces, y compris sur les réseaux sociaux», ont-ils averti.
Lors d’un rassemblement organisé par le Syndicat (Snjt), place de La Kasbah, ils ont accusé le gouvernement de mauvaise gestion du dossier des médias confisqués et publics qui passent par une crise financière aiguë.
Les journalistes ont, dans un geste symbolique, levé la carte de journaliste professionnel et porté le brassard rouge.
Les protestataires ont scandé des slogans comme : « Média libre, journalisme indépendant », « Liberté, non au système policier », « Non au décret-loi 54 », et « Les médias sont assiégés, honte à toi ô gouvernement ! ».
Dans une allocution prononcée devant les manifestants, le président du syndicat, Mehdi Jelassi, a indiqué que ce mouvement de protestation traduit une volonté commune de défendre le métier du journaliste qui demeurera la voix de tous les secteurs et de toutes les tendances politiques, en toute indépendance et objectivité.
Jelassi a critiqué la non-publication de la convention-cadre des journalistes qui garantit leurs droits financiers. Il a exprimé son total rejet des politiques adoptées par l’Etat dans le traitement du dossier des médias confisqués, estimant que le gouvernement tente de liquider ces médias et de mettre leurs employés au chômage.
«L’actuel pouvoir est un pouvoir ennemi aux médias qui aimerait remplacer les établissements médiatiques par les pages face-book pour faire passer ses messages», a-t-il dit.
Selon Jelassi, l’arrestation du directeur de Mosaïque FM, Noureddine Boutar, n’est qu’une nouvelle tentative d’intimidation envers la profession. Le pouvoir actuel attend un alignement total des médias.
Le président du syndicat a critiqué le décret loi 54 relatif aux crimes liés aux systèmes d’information et de communication, estimant qu’il a pour but de faire taire les voix de l’opposition.
Les journalistes tunisiens ont été appelés par leur syndicat à porter le brassard rouge mercredi et jeudi dans toutes les régions du pays et à organiser des mouvements de protestation devant leurs médias ou siège du gouvernement.
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